Quand j’avais 6 ans, j’ai fait un course contre une fille.

J’ai gagné.

Mauvaise perdante, elle m’a poussé contre une clôture.

Résultat : Fracture ouverte du bras droit.

En effet.

Même à ce jour, j’ai du mal à comprendre comment ç’a pu se rendre là.

Pour en revenir à mon bras fracturé, ce que je ne t’ai pas dit, c’est que tout ça s’est produit dans un village éloigné à Madagascar.

Oui, parce que j’ai grandi en Afrique jusqu’à mes 7 ans (mes parents y faisaient de l’aide humanitaire).

L’hôpital le plus près de nous était à plusieurs heures de route.

Mes parents m’y ont donc emmené.

En arrivant sur place, les deux médecins (prénommés Chance et Bonaventure) ont fait leur possible, mais ont dit à mes parents que je perdrais 50% de la force dans mon bras droit, en plus de perdre la capacité d’effectuer certains mouvements dans leur amplitude complète.

À l’époque, je rêvais de devenir un super saiyan (les fans de Dragon Ball comprendront). Je te laisse imaginer que j’en ai voulu à celle qui m’a poussé contre cette clôture.

Puis les années ont passé, j’ai gardé une belle grosse cicatrice sur mon avant-bras mais oublié ce que m’ont dit les deux médecins. Parce qu’en tant que tel, la différence dans ma vie de tous les jours n’était pas flagrante.

Et puis un jour, j’ai voulu apprendre à me tenir sur les mains.

Ouf.

Ce que Chance et Bonaventure m’avaient dit près de 20 ans plus tôt est revenu me frapper en pleine face. Je ressentais une réelle différence entre mon bras droit et mon bras gauche.

Je m’acharnais tout de même à pratiquer l’équilibre sur les mains car j’étais entêté à ce que mon esprit soit plus fort que mon corps, que mes blessures.

Je ne voulais pas qu’une expérience du passé puisse limiter une ambition du présent. Pas question.

Je me suis donc acharné pendant des mois.

Puis, en acceptant de laisser mon orgueil de côté, j’ai accepté que ce qui fonctionne le mieux sur moi : L’usage de barres parallèles.

Les barres offrent une prise beaucoup plus naturelle pour mon épaule et mon bras, ce qui fait en sorte que je suis beaucoup plus stable dans la position et que mon alignement est meilleur.

Amélie, si je t’ai partagé tout ça aujourd’hui, c’est parce que pendant longtemps, je me suis entêté à n’entraîner le handstand que sur les mains.

Je maîtrisais parfaitement le handstand sur des barres parallèles, alors que la version sur les mains m’a donné pendant longtemps plus de fil à retordre. Aujourd’hui, je maîtrise bien les deux, mais les barres m’offrent (et m’offriront toujours) plus de confort.

Pourquoi je m’acharnais même si ce n’était pas naturel pour mon corps? Aucune idée.

Ou plutôt, j’ai ma petite idée : Je ne pouvais pas accepter d’être limité.

C’est une limitation minime, je le sais bien. Mais c’était plus fort. À mes yeux, mon travail est de repousser mes limites. Et voilà que je me retrouvais contraint par l’une d’entre elles.

Ç’a été long avant que j’accepte ce fait, mais quand j’ai choisi de continuer à repousser mes limites en travaillant de pair avec mon corps et non contre lui, c’est là que j’ai pu réellement progresser, pour éventuellement réussir le handstand push-up, dont je rêvais depuis longtemps.

Sur ce, je te souhaite un bon dimanche!

Ton coach
Simon💪

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